Selon la légende, la ville a été fondée par Tirenus, le fils de Diomède. Ainsi, à l'époque romaine, la ville était connue sous Tirenum ou Turenum. Toutefois, rien n'indique vraiment que la ville remonterait à plus loin que le 3e ou 4e siècle de notre ère. En effet, les traces les plus anciennes que l'on ait trouvées viennent probablement de Canosa, qui a été détruite au 9e siècle par les sarrasins. Pendant une courte période ensuite, Trani a été le siège de l'évêque, puis, sous la domination byzantine, est devenu un centre important du commerce méditerranéen avec l'Orient. Ses liens étroits avec Byzance ont fait de la ville une place stratégique dans la lutte contre les normands. Lors de la domination de ces derniers, Trani est alors devenue un port des plus importants pour les croisés, gardant toutefois une grande autonomie. C'est À cette époque qu'a été écrit en 1063 le premier Droit Maritime, le Ordinamenti Maris, lorsque Trani était encore une république indépendante (1043-1073).
C'est sous Fréderic II que Trani a connu son époque la plus glorieuse, rivalisant avec l'importance commerciale et ecclésiastique de Bari. Forte de ses relations commerciales permanentes avec Venise, elle était considérée comme une passerelle incontournable vers la Terre Sainte. Fréderic II y fit construire une magnifique citadelle, ainsi qu'un hôpital pour les Templiers.
Bien que Trani ait connu un forte expansion au 15e siècle, la guerre entre espagnols et français a annoncé le début de son déclin. En effet, elle a par la suite été assiégée à de nombreuses reprises et fragilisée par des troubles internes. Au 17e siècle, Trani a perdu de son importance en tant que port d'influence de la région.
De nombreux édifices intéressants existent à Trani, comme le Palazzo Cacetta, dans la via Ognisanti, qui représente l'un des rares exemples de construction gothique du 15e siècle dans les Pouilles. Près de ce palais, nous trouvons également l'église des Templiers, Chiesa di Ognisanti, construite au 12e siècle dans la cour de l'hôpital. Malheureusement, cette église est souvent fermée.
L'édifice le plus impressionnant de Trani reste sans aucun doute la cathédrale San Nicola Pellegrino. En effet, elle est, aujourd'hui encore, une des plus belles églises romane de toute la région des Pouilles et la plus précieuse de la ville de Trani. Son emplacement sur la point du port lui confère une vue encore plus unique. Sa lente et longue construction a commencé en 1097, sur les restes de l'ancienne église Santa Maria. Elle a été rénové de nombreuses fois et ce, jusqu'au 19e siècle.
La nouvelle église se dresse désormais sur deux étages. Toutefois, San Nicola dispose, dans son sous-sol, d'une crypte fascinante où vous pourrez visiter Ipogeo di San Leucio, les anciennes catacombes de Santa Maria, avec une ambiance fascinante et unique.
Les imposantes portes de bronze de la cathédrale, qui pèsent chacune plus de deux tonnes et demie, ont été créées par Barisano di Trani qui a également œuvré pour la cathédral Monreale de Palerme. La porte est en chêne, recouverte de 32 reliefs de bronzes, représentant des personnages à la fois religieux et laïques. San Nicola y est également représenté avec, à ses pieds, Barisano lui-même.
Le clocher de l'église, construit entre le 13e et le 14e siècle, est également de toute beauté. Lui aussi est orné de peintures et sculptures.
Si vous descendez dans la crypte, construite au 12e siècle, vous pourrez apercevoir la grande salle funéraire avec ses 28 colonnes de marbres, couronnées de chapiteaux magnifiquement sculptés. Vous accèderez depuis la crypte à la partie inférieure de l'église, Santa Maria della Scala.
Encore plus bas, vous pourrez descendre dans Ipogeo San Leucio, où sont disposées de nombreuses reliques sacrées. Les murs y sont recouverts de fragments de fresques datant de différentes époques.